Lettre à Youssef – Sujet : Le jeûne
Mon Cher Youssef,
Il y a quelques semaines déjà que je n’ai pas eu de tes nouvelles. Je t’espère ainsi que Layla et tes enfants en bonne santé.
Je viens de terminer la montée vers Pâques et je sais que vous allez entrer dans le mois du Ramadan. Ta famille et toi serez donc dans mon cœur durant ce temps de reconnaissance, d’abandon et de maîtrise.
Tu vois c’est amusant, le fait d’évoquer ce mois du Ramadan me rappelle nos discussions. Je revois notre petit café. J’entends les commentaires de nos voisins de table en cercle autour de nous. Il est vrai qu’alors – mais j’étais plus jeune – je pouvais avoir des avis bien tranchés !
C’est peut-être la raison profonde de ma lettre ! Te dire combien je suis admiratif de votre respect des volontés d’Allah. Ne pas boire, ne pas manger, tout au long du jour quel beau moyen pour lui prouver votre reconnaissance et mieux comprendre tous ceux qui sont dans la pauvreté !
Mais tu te souviens sans doute que nous avions beaucoup parlé du problème que pose à tous le respect d’une règle sans amour. Et cela pour toi comme moi ! Car, après tout, des privations, beaucoup en font pour suivre un régime afin d’être en meilleure forme ou en accord avec les exigences de la mode. Et cela ne leur apporte qu’une satisfaction vaniteuse !
C’était déjà le problème des pharisiens qui, disait Jésus le Messie, n’observaient toutes les lois que de l’extérieur. Certes, ils jeûnaient scrupuleusement jusqu’à deux fois la semaine. Mais cela modifiait-il leur âme et leur rapport aux autres ? Non ! Au contraire, ils étaient aveuglés d’orgueil au point de dire : « Je ne suis point comme le reste des hommes » (Luc, XVIII, 11). Ce type de jeûne ne pouvait pas et ne peut toujours pas plaire à Dieu.
Alors, comment rendre notre jeûne aimable à Dieu ? J’ai bien réfléchi et je crois qu’il doit être animé d’une réelle pureté d’intention et surtout soutenu par une prière aimante pour le Créateur de toutes choses et pour toutes ses créatures. Ainsi, j’en suis certain, il sera porté aux pieds de la Majesté de Dieu !
J’espère, cher Youssef, que ce mois sera pour ta famille et toi source de bénédictions et que ces quelques lignes te rappelleront mon amitié sincère.
Ton ami, Charles
Pour lire plus :